Les professeurs rassemblés, ce mardi 27 juin dès 17 h 45, devant le lycée du Dauphiné ont réussi leur coup. Le quorum du conseil d’administration n’étant pas atteint, il n’a pu se réunir.


Texte et photo : Audrey Margerie pour le Dauphiné Libéré.

Quatre professeurs du lycée professionnel du Dauphiné étaient présents, à 17 h 45, pour inciter d’autres membres du conseil d’administration à ne pas participer à la réunion.


Ils souhaitaient empêcher la tenue du conseil d’administration, protester contre l’organisation du bac, dont la plupart des épreuves se sont déroulées en mars, causant de l’absentéisme par la suite. Mais aussi contre la réforme du lycée, ainsi que le Pacte enseignant présenté par le gouvernement comme un outil de revalorisation. Celui-ci devrait servir à faciliter les remplacements de courte durée. En imposant, sur la base de volontariat, à un professeur, un certain nombre d’heures annuelles (cours et permanences), en échange d’une hausse de rémunération. Sur les 15 membres du conseil, ce mardi, six manquaient à l’appel.


« On redoute que cela finisse en garderie »

« C’est purement mensonger », clame le groupe de professeurs. « Il ne s’agit pas d’une revalorisation. C’est normal d’être payé plus, si on travaille plus », martèle Isabelle Guidon, membre du CA et professeure d’Italien.
Avant d’ajouter : « On peut se poser la question de la préparation des cours et on redoute que cela finisse en garderie. La volonté pédagogique est saccagée par l’urgence. »
« Cela sous-entend aussi, poursuit Léa Ageron, professeure de lettres, que l’on a la disponibilité de faire plus, alors qu’on a la tête sous l’eau. »
Des propos confortés par Benoît Maniquaire, professeur d’écogestion et de mathématiques, membre du CA : « Le Pacte se focalise sur les petits remplacements, alors qu’il existe déjà des ajustements. Ce sont les remplacements longue durée qui sont problématiques. »
Les différents syndicats représentés, CGT, FSU et Sud, rejettent ce Pacte et réclament une revalorisation du point d’indice, pour compenser l’inflation, et une indexation des salaires sur l’inflation.