En cette rentrée, le gouvernement mène campagne pour reprendre l’offensive contre notre système de retraite. Une justification revient en boucle (avec l’appui du MEDEF et de l’institut Molinari entre autres) : les régimes de retraite seraient en déficit !
Le rapport que vient d’adopter le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) établit pourtant clairement que l’argument est fallacieux. Il précise les effets des contre-réformes accumulées ces dernières années et dont l’application n’est pas encore complète : les dépenses sont stabilisées ; le recul de l’âge d’accès à la retraite et la baisse des pensions vont se poursuivre. Il précise : « les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ».
Non, le système n’est pas menacé. La participation de l’Etat a vocation à permettre l’équilibre. Elle relève d’un choix politique qui n’est pas fait (Il n’existe par exemple pas de caisse de retraite des fonctionnaires !).
Par ailleurs, si nécessaire, le fonds de réserve* peut être utilisé… et la seule augmentation des cotisations de 0,15% pourrait assurer l’équilibre jusqu’en 2040 !
L’attaque au nom d’un pseudo-sauvetage des retraites est inscrite dans les engagements pris en direction de l’Europe et consignés dans le pacte de stabilité.
- Elle a de tout autres objectifs :
- « Mettre plus de personnes au travail » ;
- Financer la baisse des impôts de production …
En d’autres termes, la baisse des dépenses de retraite inscrite dans les précédentes lois ne va pas assez vite pour baisser l’imposition des plus grandes entreprises, le choix d’une fiscalité très inégalitaire étant maintenu par ailleurs (toujours pas de taxation des superprofits !).
- Elle a une conséquence que le COR détaille sans détour : « la diminution de la part des retraites dans le PIB a pour contrepartie la diminution relative du niveau de vie des retraités par rapport à l’ensemble de la population ». Dans sa présentation, ce 22 septembre, son Président (Pierre-Louis Bras) souligne : « C’est un changement assez fondamental dans l’équilibre entre générations. »
A ce jour, le gouvernement ne dévoile pas le véhicule de ces régressions : insertion d’amendements dans le Projet de Loi de la Financement de la Sécurité Sociale ? projet de loi spécifique ? usage du 49.3 ? … Il n’en précise pas non plus le calendrier ni les modalités : modification de l’âge légal ? allongement de la durée de cotisation ? les deux ? …
Si le flou est entretenu, les raisons essentielles de l’offensive sont connues : les dévoiler, les expliciter, reprendre le travail d’explication et de mobilisation auprès de nos collègues et de l’opinion publique est urgent et nécessaire !
Le pouvoir étant ressorti affaibli du retrait de son projet de retraite à points et des secousses des élections présidentielles et législatives, cela le pousse sans doute à réfléchir à un passage en force ultrarapide.
Chaque Français·e, s’il n’est pas retraité, est appelé à le devenir. Nous sommes toutes et tous concernés !
C’est pourquoi la FSU vous appelle, actifs, actives et retraité·e·s, à vous opposer fermement à ces volontés régressives en participant très nombreux aux rassemblements du jeudi 29 septembre !
* fonds de réserve = FRR (fonds de réserve des retraites) + réserves des différents régimes.