DECLARATION LIMINAIRE DE LA FSU AU CDEN DU 28 SEPTEMBRE :

La rentrée 2020 se déroule dans des conditions anormales pour des raisons à la fois sanitaires et politiques.

Sur le plan sanitaire, contrairement aux affirmations du Ministre de l’Éducation Nationale, cette rentrée n’a pas été préparée de manière suffisamment approfondie et anticipée.

La communication tardive du protocole, réécrit et donc affaibli, ainsi que la tenue du CHSCTA à la veille de la rentrée n’ont pas permis de réellement anticiper la mise en place des mesures de sécurité sanitaire. De même, les consignes données ne proscrivent pas le brassage des élèves (mélange en cour de récréation en primaire, changements constants de groupes de spécialités au lycée), au risque de multiplier les cas-contacts. Les personnels, directeurs d’école et chefs d’établissement compris, découvrent au fur et à mesure la conduite à tenir dans telle ou telle situation de contamination, ce qui entraîne perte de temps et d’énergie. Pour des questions aussi essentielles que la conduite à tenir s’il y a des cas avérés de Covid19 dans un établissement, ou encore les modalités de garde d’enfants, les informations arrivent au compte-goutte, alors même que la rentrée a déjà eu lieu. Les derniers assouplissements s’avèrent incompréhensibles quand dans le même temps on durcit les règles dans d’autres domaines.

Le même flou préside à l’utilisation des masques. Dans le Premier Degré, l’ARS vient de statuer sur l’inefficacité des masques en tissu, portés par les seuls adultes, sans que l’Éducation Nationale n’en tire de conséquence. De même, en l’absence d’étude et de consignes ministérielles claires, des avis contradictoires circulent concernant la ventilation des classes munies d’oscillo-battants et sapent la confiance en l’institution.

Nous dénonçons donc l’attitude du Gouvernement qui joue avec la santé des personnels et des élèves, sans autre boussole managériale que le mépris. Quelle cohérence y a-t-il entre la limitation des rassemblements à 30 personnes et la poursuite de la scolarité avec des classes à 35 élèves ?

Le plus déplorable dans cette communication,ministérielle, c’est qu’elle vise à occulter les conditions pédagogiques de cette rentrée. Le confinement a révélé et aggravé les inégalités et aucun dispositif supplémentaire d’allègements des effectifs, de création de groupes ou de dédoublements n’a été mis en place.

Le manque d’enseignants apparaît de façon flagrante : la pénurie est là, notamment en terme de remplaçants dans les différents secteurs (écoles, collèges et lycées). A cette cause structurelle (le manque d’attractivité de nos métiers) s’ajoute une cause conjoncturelle : la mise en application de la loi de Transformation de la Fonction Publique qui remet en cause les principes de transparence dans la nomination des personnels enseignants.

Les garanties d’équité et de transparence disparaissent en effet dans le nouveau système et les personnels peuvent se voir affectés loin de leur domicile sans recevoir d’explications vérifiables. A terme, cela risque d’entraîner une instabilité des équipes , notamment dans le Premier Degré. En collèges et en lycées, cela s’est traduit par des postes non pourvus suite à la mise en disponibilité de certains professeurs.

Les difficultés recrutement des personnels de direction est une réalité dans notre département, ce qui donne lieu à une valse des titulaires (Romans, Montélimar, St Vallier) et à des nominations surprenantes de faisant-fonction sans formation.

Même pénurie chez les enseignants :
Dans le Premier Degré, si des postes ont été créés, ils restent insuffisants dans la Drôme : par exemple, 5 postes restent non pourvus dans la circonscription de Nyons ; sur les 8 situations d’école pointées par le Snuipp, seules 4 ont bénéficié de l’attribution de moyens provisoires. Les RASED restent incomplets et les TZR en nombre insuffisant, comme en témoigne votre décision de rouvrir le recrutement de contractuels ;

Dans le Second Degré, les suppressions des postes dans le Second Degré général et technologique maintiennent des effectifs chargés en collège et en lycée (où la moyenne de 35 élèves par classe est régulièrement atteinte contrairement aux affirmations du Ministre de l’Éducation). La poursuite des réformes en lycées généraux et technologiques augmente les effectifs par classe et supprime les aides méthodologiques, l’Aide Personnalisée ayant disparu dans la quasi totalité des lycées. En lycée professionnel, la priorité du tout-apprentissage assèche les moyens pour la formation professionnelle initiale. La FSU déplore aussi l’absence de recrutement d’infirmières, d’AS, de personnels d’encadrement (CPE, AED notamment) pour une prise en charge globale de la crise sociale.

Pour la FSU, cette rentrée est placée, une fois de plus, sous le signe des promesses non tenues et des inégalités aggravées. J.-M. Blanquer est bien le Ministre du tri social !

Bien évidemment, cette mauvaise gestion se répercute au niveau du département, le Conseil Départemental ayant à faire face à des obligations nouvelles, dans un contexte de baisse continue des subventions aux collectivités locales. Cependant, l’urgence de la situation passée, la FSU demande au Conseil Départemental de revoir un certain nombre de ses dispositions :

"-" concernant les masques, la fourniture de deux équipements n’est pas effective partout et surtout leur taille s’avère trop petite pour les collégiens

"-" concernant le gel hydro-alcoolique, l’approvisionnement ne doit pas incomber aux établissements dont les budgets risquent de s’avérer insuffisants, malgré la baisse des dépenses due au confinement

"-" concernant les personnels territoriaux, actuellement en tension, ils sont trop peu nombreux pour faire face à l’accroissement des tâches de désinfection et à l’étalement des horaires de la demi-pension (Saint Paul, St Donat, le CAB,… ). Il y a urgence à recruter des personnels titulaires et à titulariser les contractuels.

Au-delà de la crise sanitaire, la FSU demande au Conseil Départemental de s’engager encore plus nettement en faveur des familles et des collégiens . Cela suppose de revenir sur certains de ses choix politiques :

"-" le retour du subventionnement des classes de découverte apparaît comme une mesure symboliquement novatrice.

"-" la dotation des collèges reste insuffisante : le choix de ne pas augmenter la part élèves (et ce depuis plusieurs années) conduit de fait à une baisse des ressources au vu de l’inflation. Cela nous paraît une anomalie au vu de la crise sociale présente et à venir qui fait apparaître un besoin plus grand de prise en charge pédagogique des élèves. Tout particulièrement, il est nécessaire de renforcer la dotation des SEGPA qui, depuis les changements de modalités de recouvrement de la Taxe d’Apprentissage, ne peuvent survivre qu’en puisant dans les fonds de réserve

"-" la concertation avec les personnels doit être approfondie afin que les besoins spécifiques de l’Education soient pris en compte de façon effective :

notamment pour les équipements sportifs du gymnase V Hugo, pour le projet Triboulet, les travaux de St Donat.

Notamment pour les nouveaux collèges prévus : Suze, Mercurol

la nouvelle sectorisation : celle de Mercurol qui ne doit pas avoir d’incidence sur le recrutement du clg Pagnol ; celle de Montélimar où des transferts d’élèves semblent prévus sans que les conséquences aient été pensées et où la construction d’un nouveau collège a notre préférence.

Enfin, la FSU sollicite de nouveau le Conseil Départemental pour qu’il revienne sur sa décision de ne plus attribuer de subvention aux organisations syndicales, malgré le rôle déterminant qu’elles jouent auprès des salariés. Nous aimerions que le discours sur l‘importance du dialogue social se traduise en actes.

De même, nous demandons des solutions au sujet de la Maison des Syndicats : nous attirons de nouveau votre attention sur la situation compliquée que les organisations de travailleurs connaissent en raison de la fermeture partielle de ce lieu pour des raisons de sécurité. Nous avons dû renoncer à une partie de nos locaux pour nous serrer dans 4 bureaux au lieu de 12 mais le plus pénalisant est la fermeture de toutes les salles de réunions du bâtiment, ce qui rend impossible notre travail syndical. Nous constatons que les travaux de réfection n’ont toujours pas commencé et il est clair que les délais annoncés ne seront pas tenus.

Nous ne mésestimons pas les efforts du service départemental des bâtiments pour proposer des solutions. Force est cependant de constater que nous n’avons toujours pas de solution pérenne pour obtenir des salles. Nous insistons donc pour que le Conseil Départemental intervienne auprès notamment de la Municipalité de Valence pour qu’elle consente à prêter certains de ses équipements : nous ne comprenons pas le refus de la Mairie de d’ouvrir temporairement la Maison des associations où des locaux restent inoccupés ; nous dénonçons aussi les arguties faussement juridiques qui cachent une volonté politique d’interdire dans les locaux scolaires la tenue d’heures d’information syndicale, hors de la présence des élèves.

COMPTE-RENDU DE SEANCE :

DL de la FSU, de la FCPE et de l’UNSA ; Rien pour la SGEN-CFDT.

En réponse à notre déclaration, voici les éléments apportés.

Le DASEN dit n’être guidé que par le souci de la sécurité des élèves ; les attaques de la FSU sont dures. Les masques sont garantis et certifiés par la DG de l’Armeemnt, donc aucun problème pour les PE. Il reconnaît un pb sur les masques inclusifs en rupture de stocks en direction des SEGPA mal entendants. Mais ses services ont fourni des conseils pour apprendre à s’en passer : pré-enregistrement à la maison des cours, sans masque et visionnage en classe.

La Vice-Présidente du CD souligne les efforts de la collectivité : 145 bornes de gel, 418 agents en collèges et 23 poste supplémentaires seront créés.

Création d’un référentientiel pour la rénovation des internats de collège.

Investissements :

(VOTE POUR de la FSU)

Restructuration en cours pour les ISCLO, St PAUL, PAGNOL ;

Construction de collèges à :

ST DONAT : 650 élèves,ouverture en janvier 2022, déménagement fin 2021

MERCUROL : 700 élèves, rentrée 2023

SUZE : architecte RUDY RICIOTTI, 550 élèves, rentrée 2023

Restructuration de Cléon qui passera à 650 élèves pour délester Montélimar.

Construction de gymnases à Nyons et Chabeuil.

Dotation de fonctionnement :

(VOTE CONTRE de la FSU)

maintien de la dotation élève (donc baisse vu l"inflation) et maintien de la dotation EPS.

Etude lancée sur l’accès à la pratique sportive car disparité entre les établissements. A terme, baisse de certaines dotations EPS pour les collèges bien équipés.

Un GT avec principaux et gestionnaires prévu en 2021 pour travailler sur les critères de dotation. On y étudiera le pb spécifique de la dotation des SEGPA qui ont vu la TA baisser. (pas d’autre réponse).

Sectorisation :
(Abstention de la FSU)

ST DONAT va récupérer en 2021 Mercurol, Veaunes et Chanos pour délester Tournon. Donc des Algéco dans la cour de S t Donat. Sectorisation temporaire. En 2022, ils iront au clg de Mercurol. Par contre, retour à St Donat de Margès et Arthemonay.

MERCUROL : réflexion sur sectorisation en 2021 en lien avec celle de PAGNOL et JEAN ZAY qui sont en tension.

MONTELIMAR : transfert d’une vingtaine d’élèves de MONOD vers Duras dès l’an prochain sur la base du volontariat. La FSU a fait des objections et on en reparle au prochain CDEN.