De nombreux médias glosent sur des sondages qui prétendent montrer que les retraité·es sont majoritairement favorables au recul de l’âge de la retraite. Ce serait une preuve de plus de leur égoïsme, celui des « boomers » qui défendraient bec et ongles leurs « privilèges » et qui laisseraient aux générations suivantes la charge de la soutenabilité du système des retraites.

La réalité est tout autre :


Revalorisation des pensionsMinima de pensions

Non, les retraité·es ne sont pas des privilégié·es !

 1°) Dégradation des pensions

Les pensions ont perdu en pouvoir d’achat de manière continue depuis 2008. Et les pertes explosent depuis 2017. Entre gel et sous-indexation les associations de retraité·es du G9 évaluent la perte à l’équivalent de deux mois de pensions en moyenne depuis 2014

  • En 2018, la hausse de la CSG pour les pensions de 2 000 euros et plus, a eu de lourdes conséquences.
  • Aujourd’hui :
    • pour un·e retraité·e fonctionnaire percevant plus de 2 000 € de pension, la perte a été de 7,2 % en 102 mois ;
    • un·e retraité·e fonctionnaire percevant moins de 2 000 € de pension a perdu 5,3 % pendant la même période.

Aujourd’hui, le niveau de vie des retraité·es avoisine celui des actifs et actives mais nous sommes en train de vivre un basculement historique vers la paupérisation des retraité·es.
Les prévisions du COR montrent, en effet, que le niveau de vie relatif des retraité·es va revenir en 2070 à son niveau des années 80… et encore le COR ne mesure pas l’impact du projet actuel !

Après un pic atteint en 2014, le niveau de vie moyen des retraité·es se dégrade. La durée de retraite projetée d’une personne qui a liquidé sa pension en 2022 est inférieure d’un an à celle de quelqu’un qui est parti en 2010.

La FSU revendique le rattrapage des pertes subies et l’indexation des pensions sur le salaire moyen !

2°) Minimum de pension porté à 85 % du SMIC net ou 1 200 € brut

  • De qui se moque-t-on ? Ce dispositif date de la réforme de 2003 mais le décret n’est jamais paru de sorte que la mesure n’a jamais été appliquée !
  • Par ailleurs, la mesure concerne les personnes ayant effectué une carrière complète (43 ans) au SMIC. C’est rarement le cas pour les femmes et les précaires qui touchent de « petites » pensions du fait des interruptions de carrière ou des périodes de chômage.

La pension minimum totale du régime général est de 970 euros par mois. Le montant garanti dans la Fonction publique (à condition d’avoir réuni le nombre de trimestres nécessaires ou d’avoir atteint l’âge d’annulation de la décote) s’élève déjà à 1 248,33 €. Le seuil de pauvreté est de 1 102 €.

Reste le cas des retraité·es actuels :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est dans le flou le plus total ! Le principe serait acté mais en attente… Le dossier de presse précise que « cette revalorisation [… ] demande des travaux complémentaires ».

N.B. : L’Aspa – ex minimum vieillesse – se montre à 961,08 € par mois mais elle est soumise à des conditions de ressources et accessible seulement à partir de 65 ans.