Les Assistant(e)s sociales(aux) de l’Éducation Nationale du département de la Drôme étaient en grève le mardi 15 mars 2022 lors de la journée mondiale du travail social.
La crise sanitaire qui dure maintenant depuis plus de deux ans, conjuguée à la crise économique qui s’accentue, amplifient des constats professionnels déjà alarmants.
Les situations sociales se dégradent, les besoins explosent et la superposition d’actions sans aucune cohérence ne suffit plus à cacher la misère !
La perte de sens dans l’exercice des missions des AS n’a jamais été aussi forte, une activité toujours dans l’urgence, un bricolage permanent pour faire tenir les situations tant bien que mal, une approche gestionnaire totalement éloignée des valeurs guidant le travail social.
Les départs, les arrêts maladie de professionnels se multiplient et les difficultés de recrutement n’ont jamais été aussi fortes.
Voilà le préambule à la mobilisation : De la fatigue, de la colère, tout ça pour quoi ?

Notre institution demande aux assistantes sociales de couvrir tous les établissements scolaires du département, nous en sommes à devenir « les pompiers du social », on saupoudre les établissements et nos conditions de travail ne nous permettent plus d’accompagner correctement les personnes les plus en difficultés alors que c’est justement le fondement même de notre profession.

Seul(e)s dans les établissements scolaires, les AS n’arrivent plus à répondre à leurs missions.
• Trop d’établissements (de 3 à 5 établissements par AS) pour une seul(e) personne
• Des salaires misérables (1300 € brut pour un€ contractuel(le) alors qu’au conseil départemental il/elle toucherait +1700 € net) et encore une fois les grands oubliés du « Ségur de la santé ».
• Des indemnités kilométriques ridicules (qui n’ont pas augmenté depuis plus de 10 ans) alors que certain(e)s collègues doivent faire plus de 300km par semaine pour travailler.
• Un mécontentement de tous : familles, établissements et professionnels
• Aucune formation digne de ce nom (en travail social)
• Plus aucun remplacement assuré
• D’énormes difficultés de recrutement du fait des conditions financières et de la perte d’attractivité de la profession
• Aucun soutien de notre hiérarchie face à des situations de plus en plus difficiles
• De moins en moins de moyens pour répondre aux situations sociales critiques, un système de protection de l’enfance totalement saturé, la pédopsychiatrie inexistante.
• On pallie pour beaucoup aux manques de notre service/ institution en utilisant notre téléphone personnel et en s’équipant personnellement en moyen informatique.

Cette année encore : Aucune création de poste en Drôme !
Tout cela jusqu’à quand ?
SERVICE SOCIAL oublié, personnels épuisés = élèves en danger, parents délaissés …