Après les tragiques événements de Crépol, la FSU-Drôme adresse ses plus sincères condoléances à la famille de Thomas et à ses proches. Elle tient également à apporter son soutien à toutes les victimes ainsi qu’à l’ensemble des élèves, des jeunes adultes et des personnels des établissements scolaires touché·es et traumatisé·es par ces événements.
La FSU 26 condamne fermement toutes les récupérations politiques qui perturbent, depuis plus d’une semaine, et le temps de deuil et le travail de la justice. Elle dénonce une instrumentalisation opérée par l’extrême-droite et une partie de la droite. Galvanisés par l’ambiance nauséabonde entretenue par les médias de milliardaires, par la publication de photographies et de noms d’adolescents suspectés sur les réseaux sociaux et en première page du journal de Bolloré, des groupuscules identitaires ont tenté une marche brune au cœur du quartier populaire de la Monnaie, à Romans-sur-Isère (Drôme), qui n’est pas sans rappeler les heures sombres des années 30. Respectons la douleur de la famille qui a  appelé à un recueillement dans la dignité. Respectons le travail de la police et de la justice.
En démocratie, seul l’Etat peut rendre justice au nom du peuple. La FSU 26 réaffirme toute sa confiance dans la justice pour faire toute la lumière sur les faits, établir les responsabilités et punir sévèrement tous les coupables. Ce travail difficile ne peut se faire dans une telle atmosphère d’appel à la haine, de stigmatisation de la population de tout un quartier et de décrédibilisation de la  Justice.
La FSU 26 rappelle que pour vivre au mieux toutes et tous ensemble, des Services Publics puissants et respectés sont nécessaires. Pour ce faire, des moyens conséquents sont indispensables pour la Justice, pour l’Ecole, pour la protection de toute la jeunesse et de toute la population…
  • S’agit-il d’une priorité pour le Gouvernement ? Le budget de la Nation semble dire le contraire !
  • S’agit-il d’une priorité de la Maire de Romans, toujours prompte à dénoncer «l’ensauvagement» des habitants de la Monnaie ? Manifestement pas puisque, depuis le début de son mandat, elle n’a eu de cesse de détériorer les services publics du quartier et de la ville (fermetures sauvages d’écoles et de maisons de quartier,  fermeture du Musée de la Résistance, licenciements d’éducateurs et d’éducatrices de quartier…).
La misère et la précarité ont toujours fait le lit des fanatismes et de l’intolérance. La FSU 26, forte de ses mandats-fondateurs, appelle chacun et chacune à la raison afin de retrouver une forme d’apaisement.
Valence, le 26 novembre 2023,
Amélie Chapapria, Christophe Dumaillet.

Lire aussi le communiqué de presse de la FSU Nationale .

Et la déclaration liminaire unitaire en CA du lycée du Dauphiné de Romans :

Lundi 27 novembre 2023 – Lycée du Dauphiné (26- Romans-sur-Isère)

Nous sommes très affectés par les événements qui se sont produits : le meurtre de Thomas et les manifestations de haine qui en découlent, largement véhiculés par des médias trop complaisants bafouant les principes de la République qui sont : « L’unité dans la douleur ».

Il est de notre devoir d’éducateur de rappeler qu’en démocratie seul l’Etat peut rendre justice. Ces principes fondamentaux nous semblent hélas malmenés dans un débat politique et médiatique passionné. Cela donne un très mauvais exemple à la jeunesse qui voit des adultes incapables de faire preuve de décence et de dignité.

Nous sommes inquiets de ce climat délétère où l’émotion, la colère et la peur l’emportent sur la raison.

Nous appelons tous les acteurs à l’unité.

–  CP des personnels du Lycée du Dauphiné  –

Les personnels du lycée du Dauphiné tiennent à rappeler tout leur soutien aux familles et aux proches de toutes les victimes: Thomas ainsi que tous les jeunes qui ont été blessés à Crépol comme à Romans.
Nous dénonçons également  les actes racistes qui ont été perpétrés dans Romans en particulier à la Monnaie.

Nous appelons à l’unité, à la sagesse et à la raison : seul L’Etat peut rendre justice en démocratie, et nous devons faire confiance à M. le Procureur de Valence en charge de l’enquête pour faire la lumière sur cette soirée tragique.
Nous rappelons, dans notre rôle d’éducateur, qu’il est souhaitable pour tout le monde de se tenir à l’écart des réseaux sociaux qui attisent la colère. Quel monde voulons-nous contribuer à créer ? Le monde que nous souhaitons tous est un monde de paix et de respect de tous ceux avec lesquels nous vivons.

L’émotion, la peur,  l’incompréhension qui suscitent de la colère, de part et d’autre, peuvent conduire à de la haine. Si cela fait le jeu de certains, c’est à chacun d’entre nous d’appeler à distinguer clairement les faits et d’écarter la haine. . Cela se fait en arrêtant la ségrégation spatiale, en se parlant et en essayant de se connaître et de se comprendre.  Le lycée du Dauphiné est un établissement d’une grande richesse culturelle où la mixité sociale est présente. Il y fait bon vivre ensemble et travailler.
Aujourd’hui la douleur est profonde, mais il faut reconstruire notre monde ensemble. Et c’est à chacun de nous de faire ce pas.

La vie volée de Thomas et les violences extrêmes qui l’ont accompagnée sont inacceptables.
La violence et en particulier les actes racistes qui font qu’aujourd’hui des familles ont peur d’envoyer leurs enfants au lycée, et dans les autres établissements de la ville par crainte des agressions, ne peuvent être tolérées. L’Etat doit garantir la sécurité de tous et permettre  à tous les élèves de retrouver le chemin de l’Ecole.

Nous portons haut et fort l’envie de construire un pays où tous se comprennent et vivent vraiment ensemble.
Aujourd’hui, l’enquête suit son cours et nous attendons les conclusions de la justice.

–  Revue de Presse  –