« Ces annonces du gouvernement n’étaient que du pipeau » dénonce la FSU.


Le syndicat d’enseignants FSU-Drôme, en congrès départemental les 17 et 18 janvier, dénonce « les opérations de communication sans moyens concrets » depuis la grève du 13 janvier concernant les protocoles sanitaires dans les écoles. Et prépare les prochaines actions pour les jeudis 20 et 27 janvier …

Article du Dauphiné Libéré du 19/01/2022 par Frédérique FAYS.


Si le gouvernement pensait faire retomber la colère des enseignants avec ses annonces le 13 janvier au soir, après l’important mouvement de grève dans les écoles, collèges et lycées, c’est raté ! Lundi 17 et mardi 18 janvier, le syndicat FSU Drôme tenait son congrès départemental dans les locaux du lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence. Et la polémique sur les vacances du ministre de l’Éducation à Ibiza n’a rien arrangé (lire par ailleurs).

« Les enseignants absents ne sont toujours pas remplacés »

« En fait, nous ne voyons arriver aucun moyen supplémentaire. Ces annonces n’étaient que du pipeau, comme on le craignait. Le gouvernement attend en espérant que le soufflé va retomber », s’emporte Amélie Chapapria, cosecrétaire FSU Drôme et enseignante dans le premier degré (école primaire). Puis d’ajouter : « C’est même pire : nous n’avons même plus d’autotests car ils ont été donnés en priorité au secteur de la santé Idem pour les tests salivaires. On attend toujours les masques, qu’ils soient FFP2 ou chirurgicaux. Les enseignants absents ne sont toujours pas remplacés. Sur les deux enseignants retraités que la direction académique de la Drôme a trouvés, elle a juste oublié de prévenir l’une d’elles pour lui indiquer où elle était affectée lundi [17 janvier] matin. »

Et la responsable syndicale de poursuivre : « Le dédoublement des grandes sections de maternelles, CP et CE1 se finance en fermant les classes des autres niveaux. C’est ce qui va se passer encore à la prochaine rentrée de septembre 2022 dans la Drôme et ailleurs. Et nous n’avons toujours aucune perspective de remplaçants. C’est bien la preuve que les annonces du 13 janvier n’étaient qu’une opération de communication pour éteindre le feu. »

« Nous avons besoin d’un plan d’urgence »

Christophe Dumaillet, l’autre cosecrétaire FSU 26, enseignant dans le second degré, renchérit : « Nous avons besoin d’un plan d’urgence. Dans les collèges et lycées, les dotations horaires annoncent un même volume que cette année, avec des établissements qui tournent avec un taux d’heures supplémentaires de 8,5 %, correspondant à des emplois d’enseignants à temps plein. Nous n’avons donc aucun moyen supplémentaire, malgré la situation et les besoins. Cela fait deux ans que les élèves étudient dans de mauvaises conditions à cause de la crise sanitaire. Il devient plus qu’urgent que le gouvernement prenne conscience de la situation et des besoins d’accompagnement des élèves avec le nombre d’heures de cours perdues à cause de la Covid. Pire, le ministre rend de l’argent car il ne crée pas d’emploi, joue sur les contractuels précaires et les heures supplémentaires qui nous sont moins bien payées dès que l’on a franchi les premiers grades. »

Avant de conclure : « Même le rectorat est exsangue. N’essayez pas de téléphoner à Grenoble, plus personne ne répond car il n’y a plus personne dans les bureaux ! »



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A Valence, le syndicat FSU « conseille au ministre » Blanquer de se rendre « à Limoges » après la polémique sur son séjour à Ibiza.

Jeudi 20 janvier, des actions locales prévues devant les écoles.

Le syndicat enseignant FSU (SNUipp en école primaire et SNES en collège et lycée) prévoit des actions locales devant les écoles, souvent entre midi et 14 heures, jeudi 20 janvier. « Nous maintenons la pression jusqu’à jeudi 27 janvier, jour de grève interprofessionnelle que nous ne voulons pas rater », explique les cosecrétaires FSU Drôme, Amélie Chapapria et Christophe Dumaillet. Des actions sont déjà prévues devant des écoles à Dieulefit, Saint-Rambert-d’Albon, Saint-Vallier, Romans, Valence et Montélimar. Des écoles d’autres communes devraient s’ajouter à la liste.

« 32 écoles seront impactées par des fermetures de classe dans la Drôme »

Le syndicat enseignant FSU-Drôme tire encore la sonnette d’alarme à propos des prévisions pour la rentrée scolaire de septembre 2022. « Les premiers éléments qui nous arrivent annoncent que 32 écoles primaires de la Drôme seront impactées par une fermeture de classe à la rentrée prochaine », annoncent Amélie Chapapria et Christophe Dumaillet, cosecrétaires du syndicat enseignant FSU Drôme.

Ces projets de fermeture de classe seront abordés jeudi 20 janvier à la direction académique de la Drôme, dans le cadre d’un comité technique paritaire. Un autre rendez-vous important aura lieu jeudi 3 février à la direction académique, avec cette fois la tenue d’un Comité départemental de l’Éducation nationale (CDEN) en présence des élus et des représentants de parents d’élèves.

« Des pétitions de protestation sont déjà lancées », annonce le syndicat FSU.

Séjour polémique du ministre à Ibiza : « Nous proposons à Blanquer de se diriger plutôt vers Limoges ! »

La polémique sur le séjour du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer à Ibiza (Espagne) juste avant la rentrée scolaire, alors que tout le monde attendait le protocole sanitaire dans les écoles, a fait réagir le syndicat FSU-Drôme.

Évoquant « une nouvelle marque de mépris vis-à-vis du personnel de l’éducation », Christophe Dumaillet, co-secrétaire FSU-Drôme, ajoute : « Alors même que la crise sanitaire est de plus en plus importante, nous avons un ministre qui se permet de prendre des vacances à l’étranger. Cela me rappelle le ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, parti en vacances lors de la canicule de 2003, alors que des gens étaient en train de mourir ».

Amélie Chapapria, l’autre cosecrétaire de la FSU 26, ajoute : « Quand on sait que les personnels attendaient de connaître les conditions de rentrée après les vacances de Noël, après avoir passé des fêtes ponctuées par la Covid et les tests, la FSU a envie de lui proposer une autre destination et plutôt de se diriger vers Limoges car il n’est plus du tout crédible dans ses fonctions ».