La mise en place d’une réforme de l’orientation s’est traduite dans le second degré par le transfert sur les enseignant·e·s des missions des Psychologues de l’Éducation Nationale et par l’ouverture du champ de l’orientation scolaire aux opérateurs privés, largement subventionnés par les fonds publics.
Toutefois, les professeur·e·s principaux et/0u référents ne peuvent se substituer aux PSYEN sur ces missions. Ils et elles travaillent en complémentarité avec eux.
Le réseau des CIO a été considérablement réduit, notamment dans les zones rurales. Il est devenu difficile pour les familles de certains territoires d’accéder à ce service public de l’orientation, pourtant ouvert tous les jours et pendant la quasi-totalité des vacances scolaires.
Le budget des CIO, constamment en baisse, ne permet pas de s’équiper en termes d’outils pédagogiques et de documentation pour l’accompagnement des élèves ou d’outils pour la réalisation des bilans psychologiques.
En 2018, la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a organisé le transfert de la compétence d’information sur les métiers et les formations aux Régions en démantelant l’ONISEP.
Ainsi depuis le 01/01/2020, chaque région décide désormais de sa stratégie concernant la mise en place de l’information sur les formations et sur les métiers dans les collèges et les lycées mettant fin, sur le territoire national, à la dimension d’égalité en matière d’accès à l’information. Cette stratégie désormais soumise aux impératifs économiques locaux et de court terme, risque de renforcer l’inégalité entre les familles conscientes de l’importance de la mobilité et celles pour qui elle constitue un frein.
Dans le même temps, cette réforme de l’orientation s’est traduite depuis 2017 par une diminution de moitié des recrutements, alors que le contexte socio-économique accroît considérablement le besoin de PsyEN, ces personnel·les étant sollicité·es sans relâche pour soutenir les équipes et accompagner élèves et familles. Sans création de poste, le recrutement de PSYEN ne permet pas de compenser les départs à la retraite. Les postes de titulaires non pourvus sont occupés par des contractuel·les qu’il est difficile de retenir compte-tenu des conditions qui leur sont réservées (recrutement parfois la veille de la rentrée, niveau de rémunération, …). Comme dans l’ensemble du service public, on assiste à une précarisation des emplois.


Quelques chiffres :

nombre de postes au concours (national) :

2017 : 195
2021 : 80
2022 : 105 (mais 1000 postes sont vacants !)


Création de poste (national) :

aucune depuis 30 ans 

 

Prise en charge des élèves (nbre élèves /PsyEN)

Académie Grenoble (moyenne) : 1495
Europe (moyenne) : 800

 

Postes non pourvus (académie Grenoble) :

38 (À cela s’ajoute la problématique des remplacements de courtes durées puisque les postes de TZR n’existent plus pour les PsyEN).

Ruth Eskinazi et Frédérique Pénavaire, PsyEN, SNES-FSU.