Comme chaque année depuis 3 ans, la FSU 26, avec la FSU 07, a proposé un temps
de formation syndicale féministe.

Ainsi, mardi 21 janvier 2025, une centaine de participant·es ont partagé leur volonté d’en finir avec la société patriarcale et prôner un autre modèle inclusif et égalitaire.


La journée était très riche en intervenant·es :

1/ La Louve, association d’Education populaire de Crest, a présenté son activité auprès des enfants, des jeunes et des professionnels. Elle a également développé la façon dont elle aborde l’enseignement à la vie affective relationnelle et sexuelle dans les établissements et écoles, à partir de la grande section.

Disons-le haut et fort : NON ! La Louve…

          • n’explique pas la masturbation aux enfants,
          • n’incite pas les enfants à changer de genre.

Par contre, le discours porté est inclusif pour montrer la diversité du monde qui nous entoure et ne pas véhiculer la norme hétérosexuelle. Il est nécessaire de décortiquer les fake news d’associations liées à l’extrême-droite qui discréditent l’EVARS.

L’article du SNES 07 pour contrer la campagne anti-EVARS en Ardèche.

Avec leur tract :


A ce propos,  un Groupe de Travail FSU/Etudiant.es en Sciences sociales lance une enquête auprès des enseignant.es pour affiner notre connaissance sur les offensives menées contre l’EVARS.

Vous trouverez ci-dessous un lien pour répondre au formulaire enquête :
https://snuipp-fsu.limesurvey.net/945253?lang=fr
Merci à vous de prendre 3 mn pour y répondre !


2/ En « tête d’affiche » du stage, Fanny Gallot, historienne formatrice à l’INSPE en égalité de genres, est revenue sur les difficultés de formations via l’EN. Heureusement, les OS proposent un cadre pour échanger et il y a un besoin.
L’actualité impacte les établissements et écoles entre, d’un côté, le retour de Trump avec des lois réactionnaires aux US, et, de l’autre les mobilisations féministes notamment chez les élèves et les profeseur·es (25 novembre et 8 mars) et les progrès qu’elles apportent.
Elle a décrit également comment les attaques de l’extrême droite sur l’EVARS méritaient une contre-offensive mais surtout combien la masse de parents qui doutent méritait de la pédagogie sur le sujet. Dans ce contexte, les enseignant·es ont besoin de se former sur le long terme pour se sentir en confiance (livres, podcasts…).
Pour cela, il faut comprendre que le genre c’est déjà les images et la valorisation du masculin par rapport au féminin, une hiérarchie, et que la différence entre les sexes n’est pas naturelle mais fabriquée socialement en permanence.

Alors quelle pédagogie mettre en œuvre ?
Fanny Gallot a listé les principes qui ont guidé l’écriture de son livre « J’enseigne l’égalité filles-garçons » chez Dunod :

  • critiquer la norme et ouvrir le champ des possible avant l’installation des normes.
  • déconstruire les gestes professionnels anodins et détricoter ce qui s’y cache. (Travaux de Stephan et Couilleau)
  • questionner les affichages : femmes sur la frise historique, compter autre chose que les filles, représentation de filles à l’extérieur, textes d’autrices.
  • utiliser d’autres supports : les Odyssées ou les éditions Talents Hauts.
  • garder en tête qu’un grand nombre de garçons ne se retrouvent pas dans cette opposition et hiérarchisation entre les filles et les garçons et que les stéréotypes  génèrent de la souffrance.
  • travailler en équipe car des collègues ne se sentent pas du tout à l’aise avec ce sujet.

–  Voir le diaporama  –


L’après-midi, Fanny Gallot a développé ses recherches sur le travail féminisé et les luttes des femmes.

Les métiers féminisés sont systématiquement déqualifiés et le travail domestique non rémunéré doit obligatoirement être considéré pour progresser vers l’égalité professionnelle. Pour ne pas avoir à le gérer individuellement et sans rémunération, cela aurait un coût pour la société et nécessite un choix politique. Et tant qu’on maintient un système de précarisation et de temps partiels, on ne peut pas arriver à une égalité car c’est le modèle néo libéral qui entretient les inégalités.
Alors pourquoi ne pas déployer la grève féministe avec l’idée que si les femmes s’arrêtent, tout s’arrête et que seule la grève féministe peut être générale. Charge aux OS de considérer les secteurs du travail reproductif avec des métiers féminisés comme lieu d’une grève qui marche et permet un véritable rapport de force. A ce jour, les luttes et victoires syndicales de femmes sont, au contraire, invisibilisées par les centrales.


–  Le diaporama « travail féminisé » ici  –


La bibliographie de l’intervention :


3/ La journée s’est achevée avec la prenante présentation des actions de l’association Réseau Femmes à l’Abri 26.

Face à la nécessité de mettre à l’abri des femmes dans des logements d’urgence, un collectif s’est organisé dans le village de Bourdeaux pour aller jusqu’à permettre aujourd’hui un travail itinérant pour rompre l’isolement. Car la honte isole et le milieu rural augmente la problématique. On retiendra notamment que, même avec des politiques d’immigration abominables, quand du monde s’occupe des victimes, il y a des sorties de crise magnifiques. Dans cette optique, la FSU 26 et ses syndicats soutiennent financièrement RFA 26 et encouragent à le faire via leur site internet.


4/ Les stagiaires ont bénéficié aussi de la présence :

  • de la MAE Solidarité 26 pour présenter les outils de prévention aux violences sexuelles et sexistes notamment le jeu de l’oie « Non au harcèlement sexiste, sexuel et homophobe » : vidéo ici .
    • Si vous souhaitez qu’une bénévole de la MAE Solidarité passe vous présenter les outils de prévention sur votre lieu de travail, demande par mail à dmae26@mae.fr ;
  • de la librairie Notre Temps : visitez son site ici ;
  • et des expositions de Femmes Solidaires 26 sur les stéréotypes de genres et sur la littérature de jeunesse proposée par les éditions Talents Hauts. Ces expositions sont en prêt, contacter par mail femmessolidaires26@gmail.com .

Et vivement l’année prochaine !