IL NOUS MENT, IL NOUS MENT….

(Fabulous Trobadors, Il nous ment,

https://www.youtube.com/watch?v=O4vFbnySxII)

La réalité de la rentrée dément l’autosatisfaction du Ministre, la gestion de la crise sanitaire s’avèrant particulièrement scandaleuse. En assouplissant régulièrement le protocole, en pratiquant l’omerta sur les cas de Covid dans les établisssements, en renvoyant la responsabilité au niveau local, le Gouvernement a pour seule boussole managériale le mépris de la santé des personnels et des élèves. On comprend dès lors le découragement désabusé des équipes dont le travail quotidien est compliqué par le port continu du masque et les concessions permanentes pour adapter le protocole à la réalité du terrain ou pour ne pas devenir de simples exécutants face à l’autoritarisme décomplexé de certains chefs d’établissements. La FSU ne peut que les encourager à remplir des fiches SST et à saisir le CHSCT.

ARRETEZ DE PARLER …VOUS DISEZ QUE DE LA MERDE

(Philippe Katerine, BB panda,https://www.youtube.com/watch?v=S6UmWWQgLTM)

Cette focalisation du discours officiel, à tous les niveaux, sur une pseudo-sécurité sanitaire vise à occulter les dysfonctionnements. L’augmentation du nombre d’élèves, les conditions sanitaires exigeantes et l’aggravation des inégalités auraient dû conduire à des embauches massives d’enseignants et de personnels de surveillance, sans compter des AS, des infirmières, des CPE, des Psychologues et des agents territoriaux. Hormis la réduction des effectifs en CP et CE1, les heures supplémentaires ou des dispositifs inadaptés comme Devoirs faits, le Ministre a choisi de ne pas alléger les classes, de ne pas créer les groupes, de ne pas accueillir décemment élèves et étudiants, de ne pas étoffer les viviers de remplaçants ou les RASED devenus exsangues. Le discours ministériel du "Nous sommes prêts" se répand comme un mantra, repris en écho à tous les échelons. Et si cela ne suffit pas, on recourt à la bonne vieille stratégie du détournement comme la polémique sur la "tenue républicaine". Peu importe le ridicule du propos ou les remugles patriarcaux véhiculés !

OU VA-T-ON PAPA ? JE N’SAIS PAS MAIS ON Y VA….

(La Tordue, Où va-t-on,https://www.youtube.com/watch?v=-5uYjoQKMi8)

Avec cynisme, le Ministre, comme le Gouvernement, applique la stratégie du choc : profitant de la peur et de la sidération, il avance dans la mise en place d’une Education qui n’aura bientôt plus que le nom de nationale et républicaine. Cinq exemples pour s’en convaincre : maintien des évaluations avec pour objectif la mise en concurrence des écoles, nouveau recul du cadre national du bac général avec renforcement de sa valeur locale et de la concurrence entre lycées, focalisation sur le tout-apprentissage au détriment de la formation professionnelle initiale avec diminution des heures d’enseignement général , accroissement de la sélection dans ParcourSup et centration à l’école et au collège sur les prétendus "savoirs fondamentaux". A ces mesures, il faut ajouter les chantiers structurels ouverts par le Ministre : les futurs Etats Généraux du numérique pour nous imposer la double tâche présentiel-distanciel, la révision de la carte de l’Education Prioritaire placée sous le signe de la délabellisation et de la territorialisation, le pseudo Grenelle des professeurs pour imposer la rémunération au mérite et la redéfinition du métier.

En outre, ce ne sont pas les orientations du budget 2021 qui vont nous rassurer : le Ministre communique exclusivement sur la création de 2 039 postes pour poursuivre les dédoublements en Education Prioritaire, alors qu’il en supprime 1 800 dans le Second degré. Mais le jeu de bonneteau ne s’arrête pas là : dans le secondaire, les suppressions d’emplois seront compensées par des heures supplémentaires, dont le volume total passe de 1,5 million en 2020 à près de 2 millions pour 2021. Le tour est joué : le ministère présente cela comme l’équivalent de 3 000 postes, ce qui lui permet de communiquer sur un excédent de près de 1 000 postes pour le second degré ! Mais c’est un trompe-l’oeil. Les professeurs font déjà des heures sup’ et peuvent difficilement en absorber davantage. En 2019, le ministère avait déjà augmenté le nombre d’heures supplémentaires… mais un tiers seulement avait pu être assuré.

LE(S) MOUTON(S) NOIR(S)

(Compagnie Jolie Môme, le mouton noir, https://www.youtube.com/watch?v=Bk9-R7vQbXk)https://www.youtube.com/watch?v=Bk9…

Ne nous laissons pas tondre la laine sur le dos. Il incombe aux militants de la FSU de briser l’état de sidération de la profession, légitimement préoccupée par la situation sanitaire. Nous devons faire la démonstration que notre inaction collective face aux problèmes pédagogiques et sociaux nous coûterait cher face au rouleau-compresseur du libéralisme. Notre responsabilité est de montrer qu’il y a des alternatives.

Au niveau local, la FSU doit continuer à dénoncer les dysfonctionnements : interpellation de la Région sur la gratuité des manuels, campagne pour faire respecter les droits des personnels, synergie avec les parents d’élèves pour l’amélioration des conditions d’accueil et d’encadrement.

Au niveau national, une campagne est nécessaire pour dénoncer les conséquences désastreuses de la loi de Transformation de la Fonction Publique (TFP). Des rendez-vous sont déjà fixés pour dénoncer cette loi fragilisant le statut des fonctionnaires et précarisant les personnels : interpellation des députés, mobilisation contre la précarité le 18 novembre. De même, nous devons inscrire comme une priorité revendicative la question des Services Publics et des salaires. A la tactique de division du Gouvernement nous devons répondre au plus vite par la mobilisation.

Au plan interprofessionnel, la FSU intensifiera sa participation à la dynamique initiée collectivement : la plate-forme Plus Jamais ça porte un plan alternatif de sortie de crise dont les 34 propositions doivent être approfondies et popularisées. Cela passe par le développement de collectifs locaux et la participation aux mobilisations comme celle, certes modeste, du 17 septembre, appelées à se multiplier pour faire entendre à l’unisson les revendications. Dans la Drôme, une action est d’ores et déjà prévue le 7 novembre devant le supermarché Auchan de Guilherand-Granges pour exiger l’interdiction des licenciements (proposition 12 du Plan). De même, pour le financement des Services Publics, le refus d’une 5ème branche de la Sécurité Sociale ou le retrait définitif de la Retraite par points, l’unité est nécessaire dans les luttes et la FSU 26 y prendra toute sa part pour construire un rapport de force plus favorable aux travailleurs.

JL Mollard